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Vaginose bactérienne : comment la reconnaître et la soigner ?

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La vaginose bactérienne touche 1 femme sur 3. Dans 80 % des cas, elle réapparaît après un traitement antibiotique. Cette affection a des répercussions néfastes sur la santé mentale et sexuelle des femmes affectées. Alors, comment s’en débarrasser et retrouver une sexualité normale ? Découvrez tous les traitements conventionnels et naturels pour soigner la vaginose.

Vaginose bactérienne : qu’est-ce que c’est ?

La vaginose est une infection bactérienne touchant la région génitale chez les femmes. Elle se déclenche lorsque la flore vaginale est déséquilibrée. C’est une affection courante puisqu’elle touche 1 femme sur 3. Sa prévalence est estimée autour de 15 à 20 % chez les femmes en âge d’avoir un enfant.

Les symptômes

Cette infection se caractérise par :

  • des sécrétions fluides grisâtres ou blanchâtres ;
  • des pertes malodorantes et abondantes associées à une odeur de poisson.

Dans des cas plus rares, la vaginose provoque des démangeaisons, un érythème et un gonflement au niveau du vagin et de la vulve.

Quelles sont les causes ?

La vaginose affecte les femmes ayant des partenaires sexuels multiples. À chaque rapport différent, les muqueuses vaginales s’adaptent aux bactéries du partenaire et se renouvellent. Ce qui peut conduire à favoriser la formation d’une infection.

Le sperme très alcalin modifie le pH du vagin. L’acidité vaginale se situe autour de 4 à 4,5. Si le pH augmente, le vagin devient plus vulnérable et plus sensible aux bactéries.

En raison d’une défaillance de la flore, les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des conditions propices au développement de la gardnerella vaginalis, bactérie responsable de la vaginose lorsqu’elle est perturbée. Le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), l’herpès simplex, la chlamydia et la gonorrhée sont aussi des causes.

Le DIU perturbe également les sécrétions naturelles et le pH du vagin. Une étude canadienne de février 2012 montre que sur 70 femmes ayant reçu un stérilet, 7 ont développé une vaginose bactérienne.

Les rapports homosexuels entre femmes entraînent la transmission de cette affection lorsque l’une des partenaires est affectée. La vaginose peut également toucher les jeunes filles et les femmes vierges présentant une carence en œstrogènes. Le microbiote vaginal étant lié de près aux taux d’hormones.

L’excès d’hygiène et de douches vaginales provoquent une destruction progressive des bactéries positives du vagin et favorisent l’apparition d’infections comme la vaginose, la cystite ou la vaginite.

Quels sont les examens à réaliser en cas de vaginose ?

Si vous constatez fréquemment des pertes malodorantes dans vos sous-vêtements, il est préférable de consulter votre gynécologue dés que possible. Celui-ci procédera à un interrogatoire médical puis à un prélèvement vaginal dans le col de l’utérus. Cet examen est plus communément appelé « frottis ».

Le prélèvement sera alors envoyé dans un laboratoire pour une analyse au microscope à la recherche de marqueurs.

Le diagnostic d’une vaginose se détermine par une élévation du pH vaginal au-delà de 5 et la présence des bactéries Gardnerella vaginalis ou Mycoplasma hominis.

Les traitements

Actuellement, cette affection se traite par voie orale ou vaginale. Par voie orale, le secnidazole et le métronidazole sont les traitements les plus prescrits pour la vaginose. Des ovules sont parfois recommandés.

Bien que les antibiotiques soient efficaces pour traiter cette infection. Celle-ci revient de manière chronique. On estime une récidive de 2 à 3 fois sur une période de 12 mois et un taux de 80 % à 3 mois. Il est donc nécessaire d’établir un traitement préventif et curatif.

Les remèdes naturels pour traiter la vaginose bactérienne

Les prébiotiques pour rééquilibrer la muqueuse vaginale

Les prébiotiques sont constitués de sucres (inuline, lactose, cellulose…) bénéfiques aux bactéries intestinales mais aussi vaginales. Ces micro-organismes favorisent la production du microbiote et participent à l’équilibre des bactéries pour prévenir une infection vaginale ou urinaire.

Les œstrogènes pour lutter contre les démangeaisons et les irritations

Des œstrogènes locaux peuvent être administrés dans le cadre d’une ménopause, d’une desquamation vaginale ou d’une carence. Ces hormones permettent de lutter contre les désagréments liés à la vaginose.

Les probiotiques pour la reconstruction de la flore vaginale

Les lactobacilles sont des bactéries dites « positives ». Elles sont naturellement présentes dans le vagin. Ces bactéries, notamment Lactobacillus jensenii, L. crispatus et L. gasseri sont les plus présentes. Elles ont un rôle protecteur vis-à-vis des infections. Une étude américaine en août 2006 indique que l’efficacité des lactobacilles, en particulier Lactobacillus acidophilus, Lactobacillus rhamnosus GR-1 et Lactobacillus fermentum RC-14, administrés par voie orale ou intravaginale permet de prévenir la colonisation de mauvaises bactéries et les infections relatives à celles-ci.

Les crèmes au zataria multiflora

Le zataria multifora est une plante originaire d’Asie. Elle détient des vertus anti-oxydantes, antimicrobiennes et anti-inflammatoires. Ses principes actifs se révèlent efficaces dans le traitement de la vaginose bactérienne.

La douche vaginal au thym et au clou de girofle

Le thym (nom latin Thymus vulgaris) est un antibiotique naturel. Ces propriétés antiseptiques, antibactériennes et anti-infectieuses permettent de lutter contre la prolifération des bactéries dites « négatives » et accélèrent le processus de guérison de la vaginose bactérienne. Le thym peut être associé en synergie au clou de girofle pour combattre efficacement la bactérie gardnerella vaginalis.

Comment réaliser une douche vaginale à la maison ?

Voici le protocole à suivre pour réaliser une irrigation vaginale :

  1. Dans une casserole, faites bouillir 1 litre d’eau.
  2. Lorsque l’eau frétille, ajoutez 6 clous de girofle et 50 grammes de sommités fleuries de thym. 
  3. Laissez infuser pendant 10 à 15 minutes.
  4. Réservez de côté et laissez refroidir.

Ensuite, prenez votre poire vaginale et séparez la canule de la poire :

  1. Remplissez la poire avec la décoction au thym et au clou de girofle et fermez avec la canule. Attention pour éviter tout risque de brûlure, l’eau doit être tiède.
  2. Appliquez de l’eau ou du lubrifiant sur la canule pour éviter des lésions vaginales.
  3. Installez-vous dans la position la plus confortable pour vous : au-dessus des toilettes, dans votre baignoire ou allongée par terre avec une serviette. C’est à vous de choisir. Cependant, la position allongée est conseillée.
  4. Introduisez délicatement la canule dans le vagin.
  5. Videz l’intégralité de la décoction au thym et au girofle.
  6. Retirez la poire avec délicatesse.

Vous pouvez maintenant procéder à votre toilette intime ou à votre douche.

L’huile essentielle de thym dans le traitement de la vaginose

L’huile essentielle de thym peut s’utiliser par voie vaginale en complément d’une huile végétale comme l’HV d’amande douce. Vous pouvez réaliser une douche vaginale ou bien obtenir de lhuile essentielle de thym sous forme d’ovules ou de crèmes. Le thym ne convient pas aux personnes allergiques aux labiées (famille de plantes) comme la lavande, la menthe ou encore le romarin. Avant l’utilisation d’une huile essentielle, demandez toujours l’avis de votre médecin. 

Le savon à l’acide acétique

L’acide acétique est un agent bactérien. C’est un composant naturel de la flore vaginale. Il permet de restaurer l’acidité vaginale, de diminuer les irritations et de neutraliser les odeurs malodorantes qui sont incommodantes dans le cas d’une vaginose.

Les complications de la vaginose

La vaginose bactérienne est une infection sans gravité. Cependant, si elle n’est pas traitée sérieusement, la vaginose peut provoquer une annexite dans le cadre d’une grossesse. Selon le MSD manuel, l’annexite est « une infection qui touche les organes reproducteurs féminins dits supérieurs (col de l’utérus, utérus, trompes de Fallope, ovaires). »

Cette infection peut également engendrer une inflammation et une contagion des membranes utérines et déclencher un accouchement prématuré ou une fausse-couche. Par la suite, la jeune maman sera sujette à des infections utérines chroniques. Il est alors important de prendre rapidement rendez-vous avec votre sage-femme ou votre gynécologue.

Les conséquences psychologiques 

La vaginose a un retentissement psychologique évident sur la vie des femmes touchées. La plupart présentent une malodorance phobique. Ce qui les amène à éviter les contacts rapprochés par peur de sentir mauvais. Les femmes ressentent de la honte et une gêne dans la vie en société. Les désagréments vaginaux présents dans cette affection entraînent une modification de l’estime de soi et un mal-être physique.

Les pertes chroniques altèrent la qualité de vie et le lien social. Les femmes sont amenées à renouveler fréquemment leurs serviettes hygiéniques et à réaliser des soins du périnée de manière obsessionnelle afin d’avoir un contrôle sur leur affection. 

Les effets de la vaginose sur le plan sexuel

La vaginose a une incidence considérable sur la vie sexuelle. En effet, cette infection entraîne une cessation des rapports. L’arrêt est dû à un mal-être physique : peur de sentir mauvais ou d’avoir des pertes pendant le rapport. La plupart de ces femmes refusent de faire des préliminaires et de recevoir des cunnilingus. Les rapports se limitent à de la pénétration. Le manque de lubrification au niveau du vagin provoque des irritations et des inflammations. C’est alors un cercle vicieux et le temps de guérison est repoussé. 

Quelles sont les conduites à tenir ? 

Plusieurs solutions sont à mettre en place pour combattre la vaginose bactérienne : 

  • portez des culottes en coton ;
  • privilégiez les vêtements amples et fluides ;
  • évitez les vêtements trop serrés comme les slims, les strings, etc. ;
  • utilisez un gel intime type saflorelle ;
  • proscrire les gants en tissu et les éponges. Ces éléments contiennent  de nombreux germes.
  • réalisez votre toilette intime à la main en portant un gant en latex ou bien utilisez des gants jetables stériles ;
  • utilisez des serviettes douces en coton pour le séchage des parties intimes ;
  • n’utilisez pas de sèche-cheveux.

D’autres conduites sont à tenir pour favoriser une guérison plus rapide :

  • en cas de règles, préférez le port de serviettes hygiéniques. N’utilisez pas de tampons ni de coupe menstruelle ;
  • pendant les rapports sexuels, demandez à votre partenaire de porter un préservatif. Le sperme alcalin provoque un déséquilibre de la flore.
  • ne retenez pas vos urines. Aller au WC aussi souvent que possible. La rétention favorise le développement d’autres affections.
  • pendant votre infection, essayez autant que possible de dormir en sous-vêtements afin d’éviter la macération au niveau des parties intimes. 

L’alimentation dans le traitement de la vaginose 

Une alimentation riche en fibres et en vitamines ainsi qu’en ferments lactiques permet d’améliorer la flore vaginale. Vous pouvez trouver ces composants dans la choucroute, le cornichon, le kéfir, les yaourts, les laits fermentés, les olives et les pains au levain.   

Toutes les solutions thérapeutiques exposées précédemment vous permettront de traiter efficacement votre vaginose. N’hésitez pas à demander l’avis de votre médecin traitant.

Sources :

  • extrait des mises à jour en gynécologie médicale – La vaginose bactérienne ;
  • vaginose bactérienne – le manuel MSD

5 commentaires

  1. Je ne connaissais pas du moins je n’ai jamais été affectée par ce souci là et c’est tant mieux; attention les filles et partenaires multiples ^^

  2. Il est super complet cet article et intéressant, je ne pense pas avoir déjà eu de vaginose mais je fais super attention à pas mal de choses que tu évoques dans les conduites à tenir !

  3. Christine a dit :

    Je souffre en ce moment de ce que je pensais de suite être une vaginose J’en ai déjà eu plusieurs surtout après les règles comme maintenant et ci je laissais mon partenaire ejaculer en moi ce que j’ai bani d’ailleurs ! c la fin des règles et à ma grande surprise ça sent fort le poisson je ne comprends pas vraiment le pourquoi !! alors j’étais à la piscine presque tout les jours pendant les règles !!est ce que ça peux avoir un rapport !?je compte me faire un petit mélange d’huile essentielle

    1. Bonjour Christine. Merci pour votre commentaire sur cet article. À vous lire, il me semble que votre flore vaginale est fragile. Comme vous me l’avez expliqué, c’est quelque chose de récurrent. Avez-vous consulter votre gynécologue pour cela ? En ce qui concerne la piscine, l’eau est chlorée et peu engendrer un dérèglement au niveau de votre pH vaginal. Avant tout traitement, je vous conseille de consulter votre médecin et de faire des analyses complémentaires. Vous pourrez ensuite essayer en complément des astuces naturelles. Je vous souhaite un bon rétablissement. À bientôt, Déborah.

  4. Overwhelmingviews a dit :

    Bonjour Déborah,

    je suis en ce moment gênée par une VB à Gardnerella, je suis suivie par une aromathérapeute et un généraliste pour en venir à bout sans antibiotique. Les symptômes cliniques ne sont pas trop envahissant car je ne souffre pas d’odeur même si toutefois je ne reconnais ni mon odeur habituelle ni les pertes vaginales et en fin de journée je trouve que je sens un peu alors que cela ne m’arrivait jamais. Le plus gênant est la sécheresse vulvaire / vaginale que cela engendre et la phobie d’être fragilisée. Je n’ose plus avoir de rapport sexuel. Cela m’atteint au niveau moral.

    J’ai lu différentes études vantants l’équivalence des crèmes au zaharia multiflora et du métronidazole (oral) dans le traitement des VB : pourriez-vous indiquer où se procurer une telle crème svp ?
    Je n’ai rien trouvé en le tapant dans la barre de recherche google.
    D’ailleurs, j’ai eu du mal à trouver des info sur cette plante présentée sur certain site comme le serpolet et sur d’autres comme une plante d’Asie de l’est.
    Avez-vous des sources à partager sur le sujet svp ?

    Bien à vous

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