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Épilepsie nocturne : symptômes, causes et conséquences

épilepsie nocturne

L’épilepsie nocturne est une affection neurologique qui se caractérise par des crises convulsives la nuit. Quel lien existe-t-il entre cette pathologie et le sommeil ? Quels sont les symptômes et les conduites à tenir et à éviter ? Les réponses à vos questions se trouvent dans cet article. 

Qu’est-ce que l’épilepsie nocturne ? 

Avant de vous parler de l’épilepsie nocturne, faisons un focus sur l’épilepsie en général. 

L’épilepsie est une maladie neurologique chronique qui se caractérise par des décharges électriques dans le cerveau. Celles-ci surviennent de manière brutale et imprévisible et provoquent ce que l’on appelle des crises épileptiques

Le cerveau est constitué de neurones. Ces cellules interchangent et se connectent pour transmettre les informations aux cellules nerveuses, musculaires et glandulaires du corps. Dans le cas d’une épilepsie, les neurones situées dans le cortex dysfonctionnent et produisent une hyperexcitation neuronale. C’est cette hyperactivité qui est à l’origine des crises. 

Les crises peuvent être de deux types : 

  1. Les crises généralisées provoquent une perte de conscience.
  2. Les crises focales ou partielles concernent seulement une zone du cerveau et n’entraînent pas de perte de conscience.

 Maintenant que vous avez compris cela, passons à la définition d’une épilepsie nocturne

L’épilepsie nocturne se décrit par la survenue de crises comitiales au cours du sommeil. Les crises sont souvent de type généralisé. Elles peuvent se produire dans 2 situations :

  • pendant la phase d’endormissement ou veille-sommeil ;
  • dans la phase de réveil. 

Le risque de faire une crise se situe en début de nuit autour de 22-23h puis en fin de nuit entre 4 et 5 heures du matin. 

Quel est le lien entre le sommeil et l’épilepsie nocturne ? 

De nombreux neurologues ont montré l’effet du sommeil sur l’épilepsie. Le sommeil lent favorise l’apparition de nouvelles connexions neuronales ce qui peut provoquer la survenue de crises épileptiques. Cependant, il n’y a pas de risques de convulsions pendant la phase de sommeil paradoxal, car il y a une inhibition de l’excitabilité neuronale dans la zone du cortex et du thalamus à ce moment-là.

À ce jour, il existe six formes d’épilepsie nocturne : 

  1. Les épilepsies généralisées avec crises tonico-cloniques.
  2. L’épilepsie temporale nocturne.
  3. L’épilepsie frontale nocturne
  4. Les dystonies paroxystiques nocturnes.
  5. L’épilepsie frontale nocturne autosomique dominante.
  6. L’épilepsie partielle bénigne de l’enfant à pointes centro-temporales.

💡 Le saviez-vous ? 

Les neurones émettent entre 80 à 100 impulsions électriques par seconde. Dans le cas d’une crise d’épilepsie, l’afflux nerveux est anormalement élevé et les neurones produisent jusqu’à 500 impulsions électriques par seconde. 

Comment reconnaître les symptômes d’une crise d’épilepsie la nuit ? 

Les symptômes d’une épilepsie nocturne peuvent être assez variables d’un individu à l’autre. La crise d’épilepsie généralisée tonico-clonique ou aussi appelée « grand mal » est le type de crise le plus fréquent dans le cas d’une épilepsie du sommeil. Elle provoque : 

  • une perte de connaissance ; 
  • des convulsions ;
  • une perte d’urine (énurésie) ou de selles ; 
  • une salivation excessive ; 
  • un enraidissement musculaire ;
  • un arrêt bref de la respiration.

Au réveil, une personne épileptique présente fréquemment une fatigue extrême, des contractures musculaires, des maux de tête et une morsure de la langue.

L’épilepsie frontale nocturne autosomique dominante ou aussi appelée « épilepsie hypermotrice du sommeil » est une autre forme d’épilepsie nocturne. Elle se manifeste par :

  • des secousses musculaires ;
  • des mouvements involontaires;
  • une dystonie paroxystique ou spasme tonique. 

Ces symptômes peuvent s’accompagner d’un éveil confusionnel, de crises hyperactives, d’une hyperventilation, d’un somnambulisme et d’une incontinence urinaire. Ce type de crise est souvent confondue avec des parasomnies. 

Dans le cas d’une épilepsie bénigne de l’enfant à pointes centrotemporales, les manifestations sont principalement :

  • des fourmillements et des engourdissements ;
  • une hypersalivation ; 
  • une contraction involontaire du larynx (ou laryngospasme) ;
  • une apnée du sommeil ;
  • une difficulté d’articulation. 

Dans ce type d’épilepsie nocturne, la crise convulsive est souvent une crise généralisée tonico-clonique associée à une crise partielle/focale. 

cause de l'épilepsie noctune
causes de l’épilepsie nocturne

Quelles sont les causes des épilepsies morphéiques ?

Les épilepsies dont les crises se manifestent seulement pendant le sommeil sont plutôt rares. Elles sont de l’ordre de 4 % à 10 %. L’hérédité semble la principale cause. Cette pathologie neurologique est due à la mutation des gènes CHRNB2 et CHRNA4. Celle-ci est retrouvée dans 40 % des cas.

L’épilepsie frontale nocturne apparaît à l’adolescence avant l’âge de 20 ans et continue à l’âge adulte. En ce qui concerne, l’épilepsie juvénile nocturne, cette affection touche les enfants entre 3 et 13 ans. Le ratio est de 1 pour 4760 enfants. 

Les facteurs déclencheurs d’une épilepsie morphéique, quelle qu’elle soit sont bien souvent : 

  • un manque de sommeil ;
  • un réveil brusque.

Le diagnostic de cette affection repose sur un électro-encéphalogramme de sieste ou de nuit. Cet examen permet de mieux interpréter les signaux électriques et l’activité cérébrale. L’échelle Frontal Lobe Epilepsy and Parasomnia (FLEP) aide également à orienter le médecin dans le diagnostic d’une épilepsie du sommeil. Sa prise en charge repose sur des consultations régulières auprès d’un neurologue et la prise d’un traitement antiépileptique.

Les conséquences de l’épilepsie liée au sommeil

Selon une étude, 40 % des patients atteints d’une épilepsie partielle constatent une diminution de la qualité de leur sommeil. Cet effet est associé également à : 

  • une somnolence diurne ;
  • un sommeil non réparateur ; 
  • des troubles de l’endormissement ;
  • des éveils fréquents ;
  • des cauchemars ;
  • des éveils confusionnels.

Comme expliqué plus haut, il existe un rapport et une certaine réciprocité entre l’épilepsie nocturne et le sommeil. Les crises d’épilepsie perturbent la qualité du sommeil, mais dans le cas contraire, une mauvaise qualité de sommeil peut également entraîner des crises épileptiques. 

Ce cercle vicieux est assez difficile à gérer. Celui-ci peut être responsable à la longue d’une altération des capacités cognitives. C’est pourquoi il est également important de consulter un somnologue en complément d’un neurologue. 

Dans les épilepsies nocturnes accompagnées de crises généralisées, d’autres conséquences ont été observées comme :

  • la désorientation spatio-temporelle ;
  • la perte de mémoire ;
  • les maux de tête ;
  • les migraines ;
  • les insomnies
  • et les absences. 

Bien souvent, l’épilepsie nocturne peut avoir une incidence sur le plan psychologique. Les patients peuvent souffrir d’anxiété, de dépression et avoir des pensées suicidaires. Ces symptômes sont très souvent liés aux effets secondaires des antiépileptiques

Les risques de blessures ou de traumatismes sont moins importants dans le cas d’une épilepsie morphéique. En effet, les crises se produisant principalement la nuit pendant le sommeil, le lit reste assez sécuritaire et les chutes sont souvent sans gravité. 

Les conduites à tenir et à éviter en cas d’épilepsie nocturne

L’objectif est d’améliorer la qualité du sommeil. Cela passe par la mise en place d’un rituel propice à l’endormissement. Le soir, mangez léger et évitez la consommation de café, de thé et d’alcool. Préférez la consommation d’infusions et de tisanes à base de CBD ou de mélisse. 

La méditation, la sophrologie et le yoga contribuent à gérer le stress et à favoriser un sommeil réparateur.

À lire aussi : Comment mieux dormir la nuit et retrouver un sommeil réparateur ?

Il est fréquent de penser qu’un bain chaud avant de se coucher favorise l’endormissement. En fait, c’est tout le contraire. La chaleur augmente la température corporelle ce qui empêche le cerveau de s’apaiser. À contrario, un bain tiède favorise la libération de l’endorphine. Cette hormone naturelle est bien connue pour réduire le stress et l’anxiété et amener à un état de somnolence qui facilite l’endormissement. Il est donc conseillé de prendre un bain frais avant de vous endormir si vous souffrez d’épilepsie nocturne. 

Il est préférable d’instaurer des heures de coucher et de lever et d’avoir un temps suffisant de sommeil. 8 à 10 heures sont recommandées. En cas de fatigue, il est préférable de faire plusieurs petites siestes de 15 à 20 minutes qu’une sieste prolongée afin de limiter la survenue d’une crise

Évitez les écrans, les jeux vidéos et le téléphone portable. La lumière bleue émise par ces appareils inhibe la production de la mélatonine, l’hormone du sommeil. 

Bien entendu, la meilleure façon de prévenir l’apparition de crises comitiales est de respecter la prise du traitement et de limiter son oubli. 

🏠 Idée d’aménagement : 

Pour limiter le risque de chute dans le cadre d’une épilepsie nocturne, vous pouvez investir dans un lit japonais de type futon. 

Les outils pour apprendre à mieux vivre avec son épilepsie nocturne 

De nombreux outils permettent de savoir si vous avez fait une crise d’épilepsie pendant la nuit. Ils peuvent être assez utiles dans votre quotidien surtout si vous avez peur pour votre sécurité. 

La montre intelligente Embrace 

Cette montre mesure l’activité électrique à la surface de la peau et détecte les signes avant-coureurs des crises grâce à des capteurs sensitifs. Ce gadget a également la capacité de prévenir un membre de votre famille ou un proche aidant pour venir vous secourir.

Le capteur de mouvement SeizSafe

L’appareil dispose de récepteurs à installer sous votre matelas. Ces derniers identifient chaque mouvement et sont en mesure de détecter rapidement une crise d’épilepsie nocturne. Les capteurs sont également reliés à une caméra ainsi qu’à une application mobile pour prévenir vos proches. 

Enfin, pensez à sécuriser l’environnement dans et à proximité de votre lit.

Pour cela : 

  • optez pour une couette fine avec des oreillers anti-étouffement ;
  • éloignez la commode et la table de nuit du côté où vous dormez ;
  • et installez au sol un matelas amortisseur en cas de chute. 

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